Estan a écrit : ↑23 févr. 2022 23:11
J'essaie de montrer que non, le combat identitaire ne prend pas du tout le dessus sur la lutte des classes avec des exemples concrets ... et vous me répondez "si si". Ça ne fait pas une argumentation.
Puis "le wokisme venu des Etats-Unis". Je vous laisse retourner à Valeurs Actuelles, Le Point et autres références racistes où vous tirez tous vos éléments de langage.
Tant pis !
Ok, en théorie, la lutte de classe et ce que j'appelle les luttes identitaires (ou anti-rascisme, féministe, LGBT+) sont compatibles et peuvent même être menés ensemble. L'exemple des combats de Ruffin avec ces discours à l'assemblée et son film Debout les femmes (que je n'ai pas encore vu malheureusement) est exemplaire. Le film Pride également.
Néanmoins, très très souvent, je vois que la lutte des classe est oublié. J'en avais pris conscience en écoutant cette interview :
https://www.thinkerview.com/datagueule- ... es-pistes/ . A un moment donné, le mec interviewé liste toutes les luttes importantes du moment : il cite l'écologie, le féminisime, l'anti-rascisme, etc. Mais la lutte des classe et le travail, rien. Nada. Et je me suis dit : mince.
Et je suis désolé, sans nier les discriminations (qui concerne pas que les noirs, les lgbt, les femmes et les handicapés mais aussi les gros ou les moches dont
on ne parle jamais ) et le caractère systémique de certaines de ces discriminations, il ne faudrait pas :
1- les exagérer : on se plaint toujours que des métiers ingrats de service comme femme de ménage soient réservés aux femmes. C'est vrai et c'est injuste. Mais y'a aussi des boulots très durs réservés aux mecs. L'espérance de vie d'un éboueur, c'est pas joli-joli non plus et on n'en parle jamais.
2- se focaliser là-dessus. Car oui, entre autres problèmes, les femmes sont moins bien payé et c'est un scandale. 15 à 20% de moins d'après les études. Sauf que les écarts de salaire entre les classes sociales est vertigineux en comparaison. A titre de comparaison, les salariés des entreprises du CAC 40 touchent 7 700 % de moins que leurs PDG en moyenne.
3- retirer toute nuance. Quand on prend l'exemple du documentaire d'Elise Lucet sur Nicolas Hulot. Il y a des témoignages tout à fait accablants (et qui étaient en soi suffisants) et d'autres qui sont tout à fait anodins. On mélange un baiser volé et un viol sur mineure. Tout devient misogyne ou viriliste. Même le fait d'être assis les jambes écartés est viriliste (c'est du vécu).
Et je suis désolé mais ceux qui parlent de patriarcat, d'écriture inclusive, de droits des LGBTs, de condition animale, ne parlent pas beaucoup (voir jamais) de réappropriation des outils de production, de conditions de travail, de pouvoir d'achat, ... J'entends rien non plus sur les conditions des paysans dont certains sont pourtant pas loin d'être esclaves.
Les classes diplômés sont éloignés des difficultés des classes laborieuses et de leurs langages. Certes, ce sont là des généralités mais tout de même, c'est une réalité.
Je vois même beaucoup de militants diplômés qui ne supportent tout simplement pas les classes populaires.
Pour moi, Saez est confus mais il y a de cela dans sa chanson. Un raz-le-bol contre la privation de liberté et le jugement morale. Y'a rien de mysogine là-dedans.
Ca fait du bien et ça fait débat.
PS : je précise que je fais un peu partie de ces militants que je critique ici. (pour faire simple)
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Je ne vois vraiment pas comment "qu'elles crèvent toutes" dans Putains vous m'aurez plus peut être perçue comme mysogine. C'est juste une manière d'exprimer la détresse du cœur dans une séparation. Ca me parait fou de le prendre au premier degré.