Re: Bandes Dessinées
Publié : 04 oct. 2021 10:49
Absolument normal, 2 tomes parus – Kid Toussaint, Alessia Martusciello, Alberto Pizzetti
L’histoire :
Dans un monde où tout le monde a des super-pouvoirs, Cosmo est absolument normal. Donc différent. Il est envoyé dans un centre éducatif qui prétend développer les talents endormis des enfants. Il y rencontre d’autres enfants qui ont des pouvoirs si petits qu’ils en deviennent insignifiants. Et ce qui se passe dans le centre est tellement horrible que Cosmo organise la fuite des enfants.
La société qui gère ces centres ne peut pas laisser circuler un témoin aussi gênant.
Pourquoi c’est bien et que ça peut être lu par des collégiens, lycéens et adultes ?
On le voit au résumé -et la couverture du T2 le confirme-, c’est pas la franche rigolade dans le monde de Cosmo. Enfin si, pour ceux qui sont comme tout le monde, c’est sympa. La vie est une débauche de rires, de fêtes et de couleurs qui fusent de partout et c’est chouette.
Cosmo, lui est différent. « Je suis sympa ! » clame-t-il à tout bout de champ ; sauf que ça ne pèse rien quand d’autres peuvent porter un camion avec un pouce ou résoudre des équations aux inconnues non établies. Alors quand Cosmo comprend que son talent est à rebours de ce qu’on attend de lui, il doit faire le choix de se plier dans une médiocrité assignée, ou de transcender cette faille pour écrire l’histoire de sa vie.
Mais quand on doit marcher sur des chemins non balisés à contrevent, forcément, on perd des plumes en route. Ce qui n’est pas grand-chose, tout compte fait, lorsque l’on risque de se perdre soi-même sur une autoroute qui nous abandonnerait sur un bas-côté.
Cette histoire réussit à inscrire la question de la construction des identités individuelles dans le registre du politique. Quelle part de nous nous appartient réellement ? Quelle part est formatée afin d’alimenter l’organisation sociale ? Peut-on être autre et pareil ?
L’histoire prend à bras le corps les thématiques usuelles des récits adolescents : le regard des autres lorsque l’on est en phase de construction de son identité, la difficulté à être parmi les autres tout en préservant sa singularité, les relations ambivalentes avec les parents, les exigences sociétales portées par les profs, la place vitale des potes.
Mais elle met en évidence qu’il n’y a pas de construction individuelle sans dimension politique, au sens de construction d’un groupe social organisé. Il est plus facile à l’individu de se développer dans la stabilité que dans le chaos, certes, mais jusqu’où cette organisation peut-elle aller pour préserver la stabilité ? Donc, qu’est prêt à abandonner chaque individu de sa singularité pour préserver la stabilité ?
A travers les péripéties de Cosmo et son regard emprunt de la naïveté et la détermination d’un enfant, l’histoire brasse des thèmes tels que la manipulation de l’information voire la création de l’information aux fins de préserver l’ordre public, la création d’idoles populaires créant une unité artificielle mais indispensable aux intérêts économiques, et la dérive d’une société de la singularité dépourvue de transcendance collective où la solidarité est bien fragile face à la répression individuelle.
Une BD au graphisme moderne dans lequel les adolescents reconnaîtront leurs références et dont le propos saura aussi leur parler.
L’histoire :
Dans un monde où tout le monde a des super-pouvoirs, Cosmo est absolument normal. Donc différent. Il est envoyé dans un centre éducatif qui prétend développer les talents endormis des enfants. Il y rencontre d’autres enfants qui ont des pouvoirs si petits qu’ils en deviennent insignifiants. Et ce qui se passe dans le centre est tellement horrible que Cosmo organise la fuite des enfants.
La société qui gère ces centres ne peut pas laisser circuler un témoin aussi gênant.
Pourquoi c’est bien et que ça peut être lu par des collégiens, lycéens et adultes ?
On le voit au résumé -et la couverture du T2 le confirme-, c’est pas la franche rigolade dans le monde de Cosmo. Enfin si, pour ceux qui sont comme tout le monde, c’est sympa. La vie est une débauche de rires, de fêtes et de couleurs qui fusent de partout et c’est chouette.
Cosmo, lui est différent. « Je suis sympa ! » clame-t-il à tout bout de champ ; sauf que ça ne pèse rien quand d’autres peuvent porter un camion avec un pouce ou résoudre des équations aux inconnues non établies. Alors quand Cosmo comprend que son talent est à rebours de ce qu’on attend de lui, il doit faire le choix de se plier dans une médiocrité assignée, ou de transcender cette faille pour écrire l’histoire de sa vie.
Mais quand on doit marcher sur des chemins non balisés à contrevent, forcément, on perd des plumes en route. Ce qui n’est pas grand-chose, tout compte fait, lorsque l’on risque de se perdre soi-même sur une autoroute qui nous abandonnerait sur un bas-côté.
Cette histoire réussit à inscrire la question de la construction des identités individuelles dans le registre du politique. Quelle part de nous nous appartient réellement ? Quelle part est formatée afin d’alimenter l’organisation sociale ? Peut-on être autre et pareil ?
L’histoire prend à bras le corps les thématiques usuelles des récits adolescents : le regard des autres lorsque l’on est en phase de construction de son identité, la difficulté à être parmi les autres tout en préservant sa singularité, les relations ambivalentes avec les parents, les exigences sociétales portées par les profs, la place vitale des potes.
Mais elle met en évidence qu’il n’y a pas de construction individuelle sans dimension politique, au sens de construction d’un groupe social organisé. Il est plus facile à l’individu de se développer dans la stabilité que dans le chaos, certes, mais jusqu’où cette organisation peut-elle aller pour préserver la stabilité ? Donc, qu’est prêt à abandonner chaque individu de sa singularité pour préserver la stabilité ?
A travers les péripéties de Cosmo et son regard emprunt de la naïveté et la détermination d’un enfant, l’histoire brasse des thèmes tels que la manipulation de l’information voire la création de l’information aux fins de préserver l’ordre public, la création d’idoles populaires créant une unité artificielle mais indispensable aux intérêts économiques, et la dérive d’une société de la singularité dépourvue de transcendance collective où la solidarité est bien fragile face à la répression individuelle.
Une BD au graphisme moderne dans lequel les adolescents reconnaîtront leurs références et dont le propos saura aussi leur parler.